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Formuler une théologie qui s'inspire des mots-clés des moteurs de recherche

par Henri Bacher

publié dans theologie intuitive , theologie mots-clé

Sous l’effet des leviers technologiques que nous utilisons quotidiennement, nos théologies se décomposent à vue d’œil. Par théologie, j’entends, le système de pensées qui sous-tend notre réflexion et nos actions. Je ne veux pas entrer dans le détail des différents courants théologiques et définir quel est le meilleur pour aujourd’hui. Mon but, dans cet article, c’est de montrer, que les leviers technologiques liés à l’internet et à la téléphonie désintègrent la substance théologique du passé comme la scie circulaire désintègre le papier, sur le tableau, ci-dessous, du peintre François. La culture de l’oralité électronique tourne sur son propre axe et par le fait d’une “rotation” accentuée par le flux des données numériques, elle se positionne comme dominante et écrasante. Elle devient totalitaire comme l’a été la culture du livre, durant quatre siècles. Il n’y aura jamais un vrai consensus entre les deux cultures. Quel devrait être le travail du théologien?

Formuler une théologie qui s'inspire des mots-clés des moteurs de recherche

La théologie de la carte postale
Le théologien se lance dans les nouvelles technologies sans repenser de fond en comble la structure profonde de sa théologie. Il va peut-être adapter son discours en y ajoutant des schémas, des illustrations, sans comprendre que son spectateur commence à vivre sur une autre planète. L’“homo-visualis” engendré par le monde numérique a besoin d’une nouvelle manière d’ordonner ses connaissances, or on recycle et on ne crée pas de nouvelles manières de penser la réalité spirituelle (théologiquement parlant). Certes, on a développé la théologie de la libération ou la théologie de la prospérité, mais je parle d’une théologie qui concerne le salut, point central de la foi chrétienne. Je suis très préoccupé par ce que j’appelle la “théologie de la carte postale”. J’entends par là, cette propension de nombreuses organisations chrétiennes ou de simples acteurs du web, comme moi, à diffuser, à grande échelle, des versets bibliques non reliés à un ensemble cohérent. Les pages Facebook d’organisations chrétiennes, qui offrent une image avec un verset biblique, par exemple, marchent le mieux en terme d’audience. C’est le renouveau de la classique carte postale. S’ajoutent à cela, les diffuseurs sur le net, qui vous envoient le verset du jour ou des portions de textes. C’est ce que les gens demandent. Ce n’est pas une initiative délibérée de la part de ces acteurs du web. Puisque les internautes rechignent à lire des textes trop longs, on leur sert donc des “extraits”, des “bonbons spirituels” et on pense qu’on les nourrit. Mais imaginez un instant, ce qui va se produire: une immense bouillie dans la tête des gens et plus de sens, ni de perspectives théologiques. Du hachis parmentier spirituel. Alors, faut-il donc revenir à la structuration du passé?

Deux logiques
Ce n’est plus possible de revenir en arrière et le tableau de François nous le montre bien. Ce sont deux logiques qui s’affrontent. L’une travaille sur un principe linéaire. Les pensées et les arguments s'emboîtent les uns après les autres, d’une manière cohérente, comme la phrase sur une ligne d’écriture. La théologie qui se greffe, sur ce type de logique, devient analytique et systématique. Et permettra qu’un juriste comme Calvin puisse développer sa théologie de la grâce. Donner une forme juridique à un concept spirituel n’est pas faux en soi. C’est sa systématisation qui pose problème et qui nous amène, par exemple, à formuler la conversion sous l’angle de quatre lois spirituelles qui a été lancé en 1952 par Bill Bright, le Fondateur de Campus Pour Christ.
 Dans un autre domaine, celui évoqué plus haut, la carte postale et son verset biblique, reflète apparemment le monde de l’écriture, mais en réalité on se contente de collectionner des versets comme des mots dans une phrase, sans tenir compte de la cohérence de l’ensemble de la phrase.

La logique de la culture numérique, si bien représentée par la scie circulaire, repose sur la vitesse de rotation. La rotation des données, des informations, du savoir, des cultures. Cette logique a des effets totalement différents que l’outil de l’imprimerie. L’accélération est essentielle pour que le travail de la scie soit efficace. Personne ne va déplorer cette vitesse. Aujourd’hui, il est de bon ton, de fustiger la vitesse de l’information, qui semble destructurer notre vieux monde élaboré avec les outils de Gutemberg. Quels sont les nouveaux comportements qui vont sortir de ce traitement de la réalité? Et où sont les nouveaux “Calvin” qui vont se laisser influencer par ces nouveaux outils? Quelle théologie va en sortir?

Quelques pistes
Comment repenser la théologie dans un univers qui tourne à grande vitesse? Quels sont les modèles qui pourraient nous aider? De prime abord on est perdu dans ce monde de vitesse et on aurait tendance à vouloir ralentir le processus. Ce n’est pas pour rien que fleurissent les offres de méditation, les parcours comme le Chemin de Compostelle plus centrés sur la lenteur, que sur le principe de vitesse. Une des pistes qui me semble valable, c’est d’observer comment le monde d’internet se structure. Comment s’organise-t-il? Quel est son moteur? Sur quel axe tourne-t-il? Et je prendrais comme modèles Google, Bing et d'autres moteurs de recherche. A mon avis, il faudrait s’en inspirer pour concevoir une nouvelle approche théologique aussi puissante que la théologie de la grâce de Calvin ou de Luther.

Google a basé son succès sur ce que l’internaute recherche. Il ne lui indique pas ce qu’il doit rechercher, comme le ferait un catéchisme, il lui offre simplement de trouver des réponses qui lui correspondent. L’internaute d’aujourd’hui ne veut pas qu’on lui impose un parcours prédéfini. Il a simplement des questions. Est-ce que le théologien connaît les questions que les gens se posent? Comment développer une théologie basée sur la notion de recherche au lieu d’offrir une théologie “catéchétique”, dans le style “je sais ce qu’il te faut, Dieu me l’a révélé?

Et pourtant, apparemment le principe Google, n’a rien à voir avec la notion de vitesse. Ils n’ont pas élaboré une approche qui prend en compte la vitesse. Détrompez-vous! La vitesse intervient dans la présentation des résultats et dans la cohérence des réponses. Google offre dans ses réponses, non pas un résultat, mais un bouquet cohérent de réponses. La vitesse de calcul lui permet de réaliser cette performance. Ce qui me fait dire que nous devrions offrir au croyant un bouquet cohérent de réponses...et laisser au St Esprit le soin de convaincre notre interlocuteur. Une théologie qui ne met plus en avant ce que nous devrions croire, mais une théologie qui laisse toute sa place à l’action du St Esprit, alors que souvent on l’a relégué strictement dans le domaine des dons spirituels et de l’inspiration.

Le mot-clé
Si on veut s’inspirer de Google pour renouveler la manière de faire théologie, on ne peut pas faire abstraction de la notion de mot-clé. Google s’appuie, dans ses recherches, sur des mots-clés que l’internaute connaît. Or, aujourd’hui en spiritualité, nos interlocuteurs, ne connaissent plus les mots-clés du christianisme. Par le passé, la majorité de la population était catéchisée. On leur avait inculqué les mots: péché, culpabilité, sauveur, éternité, enfer, paradis. Bien plus, ils mettaient le mot-clé en relation avec sa problématique. Qui aujourd’hui, va accepter qu’on lui dise que son mal-être a à voir avec le péché? Conclusion: il faudra commencer par expliquer les mots-clés du christianisme pour que le “chercheur” sache dans quelle direction il faut chercher. Le catéchisme est une forme pédagogique qui décrit la manière d’arriver au but. On ne fait pas un catéchisme avec des mots-clés. Ceux-ci ne servent que de balises pour la recherche. A mon avis, le théologien devrait commencer par diffuser une explication des mots-clés utilisés en christianisme sans viser l’intégration de l’internaute dans l’église. Un peu dans le style: “Les mots-clés du christianisme pour les nuls”. De plus, on pourrait indiquer avec quel domaine de la vie, il faut les faire correspondre. Je reprends le terme de “péché” qu’on pourrait associer à “mal-être”, “être mal dans sa peau”, “perdre la joie de vivre”, tout en précisant qu’on ne peut pas tout expliquer à partir du péché. Dans les désordres liés à l’être intérieur, il y a souvent aussi des carences physiologiques ou psychologiques. 

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Esquisse d'une théologie intuitive - Table des matières

par Henri et Martine Bacher

publié dans théologie intuitive , theologienumerique

Quel sera l'avenir de la théologie? Ces dernières décennies, on a poussé la formation des responsables de communautés, dans les hautes sphères académiques, pour améliorer le potentiel de nos églises. Nous ne sommes pas sûrs, que ce soit la meilleure solution. Nous ne voulons pas dénigrer cette formation, mais sa généralisation ne nous semble pas répondre aux besoins de la culture numérique. Pour plusieurs raisons. Toute philosophie ou théologie, est toujours conditionnée par une culture. La culture liée à l'écrit, à l'imprimerie et au système scolaire, arrive en bout de course. Elle est remplacée par la culture numérique et par les nouveaux diffuseurs de savoir et d'expériences que sont les réseaux sociaux. Cette nouvelle culture propulsée par l'électricité n'est ni meilleure, ni pire. Elle est juste différente et nécessite une nouvelle approche théologique.

#oralité #oraliteelectronique #theologieintuitive

D'où parlons-nous?
Nous présentons nos compétences pour traiter le sujet, nos maîtres à penser, nos présupposés, notre manière d'exposer nos sujets. Nous ciblons surtout le monde chrétien, évangélique, réformé, catholique.

#oralite #oraliteelectronique #theologie #theologieintuitive #theologieacademique

L'évolution de la théologie depuis la Renaissance
C'est surtout un survol de la spiritualité développée à partir de l'écriture, de la lecture propulsée par le levier technologique de l'imprimerie et la généralisation de l'enseignement scolaire. Elle est aux prises aujourd'hui, avec celle du numérique qui diffuse une lecture de la réalité par les images, les clips vidéo et l'émotion.

#theologie #theologieanalytique #theologieintuitive

Comment penser la théologie aujourd'hui?
Il faudrait plutôt dire: à partir de quel univers culturel va-t-on penser la théologie? La culture de l'école, de l'écrit, de la lecture ou du numérique?

Quelles réflexions, sur la nature divine, peut-on tirer de la Révélation de la Création? C'est l'article qui risque de vous choquer, puisque nous prenons en compte l'évolution développée par Darwin, sans forcément adhérer complètement à ses conclusions.

Quelques idées de prédication et autres activités qui s'inspirent de la révélation de la création. Nous mettons toujours un point d'honneur à concrétiser nos réflexions de type intellectuel à des réalisations pratiques.

Formuler une théologie qui s'inspire des mots-clés des moteurs de recherche

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D'où parlons-nous?

par Henri et Martine Bacher

publié dans theologie intuitive , théologie intuitive

D'où parlons-nous?

Cette suite explore l'avenir possible du développement théologique. Elle sert aussi à réorienter la réflexion et la pratique vers un rééquilibrage entre la spiritualité élaborée à partir de concepts développés dans le contexte scolaire qui culmine dans les facultés de théologie et le monde numérique lié à l'émotion et aux images.

D'où parlons-nous?
En fait, nous formons, mon épouse et moi, un noyau de réflexion et de pratique. Elle a été professeure des écoles. Elle dessine, caricature, c'est mon « alibi » intellectuel, puisque moi, je n'ai aucun diplôme académique. Je suis un intuitif, un vidéaste, un créateur de concepts qui émergent de la sphère numérique et artistique. Je viens d'une culture de type germanique (alsacien), dont je parle la langue. J'ai exercé un ministère à plein temps dans le cadre de la Ligue pour la lecture de la Bible en Suisse romande et au Pérou. Donc, lorsque nous parlons de culture, nous avons une certaine expérience culturelle. Puisque Martine, mon épouse, a aussi enseigné au Laos. Pendant une vingtaine d'années j'ai travaillé en entreprise. Actuellement nous développons une communauté de palier avec un couple taïwanais, tout en fréquentant une communauté évangélique classique.

Pourquoi ce rééquilibrage vers la culture numérique?
La théologie classique réformée et évangélique, s'est développée sur le terreau de l'écriture et de la lecture, favorisés par le levier technologique de l'imprimerie et plus tard par la généralisation du système scolaire. Aujourd'hui, le levier technologique du numérique fait basculer le monde culturel vers l'émotion, le visuel, les images, l'audio, mais désapprend à lire, puisque nos appareils électroniques se pilotent par la voix. Se pose une question fondamentale: faut-il savoir lire pour être chrétien? Au Pérou, j'ai pu voir les restes de la civilisation inca qui n'avait, apparemment pas d'écriture selon le standard occidental. Donc, c'est possible de se développer sans écriture. Les posts de cette série vont plutôt s'appuyer sur des visualisations.

La théologie académique contemporaine s'articule sur l'approche analytique et systématique de la réalité et nos concitoyens comprennent, de moins en moins, cette approche culturelle. C'est comme un vieux garçon aujourd'hui, ayant vécu tout seul, sous-entendu sans images, sans numérique, sans smartphone, qui se retrouve tout à coup marié avec une jeunette pimpante, qui n'a que son mobile à la main et qui ne lit plus de livre.

Qui sont nos maîtres à penser?
Nous partons de la constatation que les réformateurs réformés (Calvin, Luther, Zwingli, Bucer...) pour se ressourcer, ont sauté par dessus l'église catholique du Moyen-Âge, chez les Pères de l'église et chez certains philosophes de l'Antiquité. Nous, nous devons faire un saut en arrière sur la spiritualité d'avant la Renaissance pour trouver des réponses pour aujourd'hui. D'ailleurs, nous le faisons déjà sans nous en rendre compte. Les marches pour Jésus? Une réminiscence des processions! La spiritualité spectacle? Les fêtes religieuses du Moyen-Âge! L'attrait pour la méditation silencieuse dans un endroit propice? Les chemins de pèlerinages!

Les penseurs qui nous ont mis en route, dans les années soixante-dix, c'est le prêtre Pierre Babin et l'essayiste Marchal Mc Luhan avec leur livre « Autre homme, autre chrétien, à l'âge électronique ». Par la suite ce sont les historiens du Moyen-Âge comme Jacques Le Goff, le philosophe Michel Serres, avec son livre « Petite Poucette », le sociologue Pierre Lévy « Les technologies de l'intelligence », l'auteur et réalisateur Isy Morgensztern avec « L'aventure monothéiste » et le théologien mennonite Frédéric de Coninck, très à l'aise avec la spiritualité développée avant la Renaissance. Le pasteur Roger Lefèbvre avec un de ses livres « Le faux problème de l'évolution ».

Ces références à la spiritualité catholique du Moyen-Âge, ne veulent pas dire que nous défendons une foi catholique, mais elles nous aide à revoir la nôtre. Calvin, même s'il s'est laissé inspirer par certains philosophes de l'Antiquité, n'a pas repris, tel quel, le fruit de leurs réflexions.

Notre manière de visualiser et de hiérarchiser nos réflexions

Nous ne travaillons plus, en priorité, d'une manière systématique, analytique. en partant du détail (du mot) en écriture, mais de l'aspect global. Nous réfléchissons en systémique, d'où le logo de la fleur. Le centre de la réflexion fait la part belle à l'oralité électronique et au théomimétisme. Les posts qui vont se succéder autour de ces thèmes de recherche, sont comme les pétales d'une fleur. On peut les consulter sans devoir suivre un tracé prédéterminé. C'est un assemblage en mosaïque. Certaines pétales, dans les arguments, vont parfois chevaucher la précédente ou la suivante.

Les chaînes vidéos que nous avons créées et que nous alimentons:
youtube.com/bibletube
youtube.com/bibletubeenfant 

Autre blog:
eglise-numerique.org

Parole Images, Henri et Martine Bacher, Ed. Presses Bibliques Universitaires, 1995
Paraboles Toc, Henri et Martine Bacher, Ed. Presses Bibliques Universitaires, 1996

Autre homme, autre chrétien à l'âge électronique, P. Babin/McLuhan,
Ed. du Chalet 1977 (épuisé)

Le faux problème de l'évolution, Roger Lefèbvre, Ed. scienceetfoi.com, 2013
L'intelligence collective, Pierre Lévy, Ed. La Découverte, 2013
Petite Poucette, Michel Serres, Ed. Le Pommier, 2012
Apprendre au XXIème siècle, Ed. Calmann-Levy, 2018
L'aventure monothéiste, Isy Morgensztern, Ed. La Découverte, 2015

 

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L'évolution de la théologie depuis la Renaissance

par Henri et Martine Bacher

publié dans theologie intuitive , theologienumerique

L'évolution de la théologie depuis la Renaissance

Pour explorer ce thème, nous le visualisons d'une part avec une croix, représentant à la fois le christianisme et la théologie et d'autre part avec la parabole du marécage et du « bétonnage » des espaces de vie. 

La Renaissance et l'invention de l'imprimerie à caractères métalliques mobiles a donné le coup d'envoi à la marginalisation de la culture, très matinée d'oralité, héritée du Moyen-Âge.
Calvin a carrément liquidé la majorité des activités religieuses liées à l'émotion. Il n'a gardé de l'oralité que la prédication, mais qui était, en fait, une analyse du texte biblique. À l'époque la lecture n'était de loin pas généralisée. Pourtant, lorsque le réformateur demandait que les gens s'assoient dans les bancs, en croisant les bras, pour juste écouter un sermon, les croyants étaient soulagés: plus besoin de génuflexions, de signes de croix sur la poitrine, de marcher sur les chemins de pèlerinages, de réciter le rosaire, etc... On dit que les zurichois, qui ont adhéré à la réforme zwinglienne ont aussi apprécié l'économie financière avec la suppression des cierges à brûler.


Calvin était un juriste de formation et il a asséché le « marécage » de la spiritualité émotionnelle du Moyen-Âge. C'était certes nécessaire de couper ainsi drastiquement ces expériences religieuses. Le marécage, qui est un biotope extraordinaire, ne permet pas de construire des édifices en dur. Les réformateurs ont d'abord dû drainer les marais, mais au lieu de préserver ces biotopes, comme on le fait aujourd'hui, on a préféré « bétonner » la spiritualité. Et les disciples des Calvin sont restés, avant tout des « bétonneurs » de spiritualité. On pourrait dire qu'en spiritualité on a les mêmes problèmes qu'en politique, dans le culturel ou en économie, d'autant plus que les déséquilibres engendrés par ces changements culturels sont le fruit de l'utilisation de leviers technologiques très puissants. Ce qui ne veut absolument pas dire, qu'il n'y avait rien de bon dans cette culture de l'écrit et des imprimeurs.

Aujourd'hui ce « biotope » se recrée largement avec la culture numérique dont les leviers technologiques sont encore plus puissants que ceux de l'imprimerie. Le système scolaire est remplacé par les studios de télévision, par les réseaux comme Facebook, Instagram, TikTok, Youtube et bientôt par le métaverse.

Il se produit le même phénomène que du temps de Calvin, la nouvelle culture élimine ou fragilise l'ancienne. La vie dans le monde des « marais » culturels d'aujourd'hui, n'est pas moins prolifique, ni plus abêtissante, elle est juste différente. Et surtout, pour la majorité de la jeune génération, elle est plus passionnante que de s'assoir sur les bancs de la cathédrale de Genève, à écouter un Calvin académicien.
 

Fin de clap pour la théologie académique? Si elle ne sort pas de l'académie pour se réinventer, comme Luther est sorti du monastère, elle sera engloutie par le marécage ou en tout cas marginalisée. Sortir, ne veut pas dire ne plus réfléchir, analyser, comprendre, c'est le faire les pieds dans le marécage. Dans celui-ci on ne survit pas parce qu'on a un diplôme, mais parce qu'on a acquis l'expérience de la vie dans les marais.

Ce que je constate, c'est que le théologien académique survole la réalité actuelle. Il sait la décrire, la décortiquer, comme l'anthropologue et ethnologue Lévi-Strauss qui avait une connaissance très pointue du fonctionnement de certaines tribus brésiliennes, mais sans jamais reproduire leur style de vie à Paris. Ce n'est pas pour rien que certaines facultés de théologie protestante s'orientent vers les sciences des religions. Ce sont des théologiens à dominante sociologique et historique, mais qui ont peu à dire sur la manière de développer une nouvelle spiritualité dans les « marais ». Le pire, c'est un théologien qui prônait qu'il fallait surtout expliquer le vocabulaire chrétien utilisé dans les ensembles bétonnés aux habitants du « marais ».

 

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Comment penser la théologie aujourd'hui?

par Henri et Martine Bacher

publié dans theologie intuitive , theologienumerique

Voici quelques suggestions à prendre en compte pour repenser le tissu théologique hors des murs d'une faculté. Par hors des murs, j'entends, penser hors des standards imposés par le système scolaire et académique.

Melody Bacher est championne suisse amateur 2022 de Pole Aerial. Elle est aussi cadre dans une administration cantonale. Pour finaliser une formation complémentaire, concernant le rôle d'un leader, on lui a demandé de le faire avec une vidéo de trois minutes. Elle a choisi de travailler en parabole, sur la base d'un sport qu'elle pratique. Elle montre en même temps comment passer du standard scolaire, en composant un texte, au standard numérique. Le cerceau (le support et contenant) oblige de formuler différemment sa démonstration. Ce n'est plus l'illustration d'un texte.

 

Archaïque est utilisé ici dans le sens « expérience d’avant les temps modernes dominés par la raison »

Actuellement nous nous trouvons exactement à l'inversion de deux courants culturels qui ont beaucoup d'effets négatifs, mais aussi un potentiel de renouvellement très important. Le courant froid étant celui de la théologie calviniste classique, le courant chaud étant celui qui va se développer au contact du monde des images, des ambiances, de l'émotion.

 

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Pour évoluer, il faut prendre en compte la Révélation de la Création

par Henri et Martine Bacher

publié dans theologie intuitive , theologienumerique

Pour aller plus loin, nous utilisons le même vocabulaire que Monsieur Darwin: évolution. On vous expliquera plus tard. Jusqu'à maintenant nous avons surtout tablé sur les cultures différentes qui se sont succédées en occident. En spiritualité on se retrouve d'abord, depuis la Renaissance, aux prises avec une sorte de monoculture, celle de l'écrit et de la lecture, maintenant on y ajoute la culture numérique, donc on est dans le bipolaire. Forcément ces deux cultures vont se battre pour prendre le pouvoir. Comment gérer ces développements?

Rééquilibrer avec la Révélation de la Création (Romains 1:20)
En effet, depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c'est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient fort bien quand on considère ses œuvres. Les humains sont donc inexcusables. 

Il est clair que l'apôtre Paul n'avait pas les informations scientifiques que nous avons pour étayer ce qu'il était en train de constater. Cette Révélation nous l'avons réduite en carte postale, juste pour parler de beauté et un peu de puissance, mais en tout cas pas pour y voir la nature divine. C'est un peu court, au regard de ce que nous révèlent les scientifiques. Nous allons donc associer la Bible à la Révélation de la Création et traiter leurs relations en systémique, en interconnexion. La théologie dite biblique, se fondant soit sur l'étude du texte ou avec le numérique en y associant l'émotion, ne va plus fonctionner en standalone.

L'image représente la culture de l'écrit et de la lecture qui fonctionne en standalone. Le théologien académicien creuse de haut en bas, il part du général pour arriver sur le détail. Et pour finir sa théologie est une compilation de détails. Un certain nombre de théologiens font des doctorats sur un seul passage de la Bible.

En route, ils ont oublié le sens général de la spiritualité et ils s'étonnent que les gens aujourd'hui ont de la peine à comprendre le sens de leur vie. 

Avec la théologie liée à la fin du Moyen-Âge, les gens connaissait le sens de leur vie, puisqu'ils avaient peur de l'enfer. Les réformateurs ont pu expliquer en détail, en décortiquant le texte biblique, comment habiter ce sens. Mais cette approche tourne, aujourd'hui, à vide.

Le fait de mixer la culture de l'écrit et la culture émotionnelle, n'est non plus, très satisfaisant. On reste souvent sur notre faim, surtout dans les cultes. Ce qui fait que ce qui se passe, c'est qu'il y a des communautés qui se forment sur la base d'une seule culture qui reste toujours dominante. Dans une communauté « froide », rationnelle, analytique, on compose un peu avec des chants plus du répertoire émotionnel moderne, mais la prédication reste une analyse du texte biblique. Dans une communauté « chaude », on privilégie le corps, le mouvement, l'ambiance, la musique, les dons spirituels, au détriment de l'explication du texte biblique en profondeur.

Pour rééquilibrer, un tant soit peu, nous proposons d'y intégrer le système d'interprétation issu de la Révélation de la Création, que nous mettons au même niveau que la Bible. C'est-à-dire qu'il faut, comme pour le texte biblique, apprendre à interpréter correctement cette révélation. 

Nous proposons de relier ces révélations en systémique. Nos pouvons les appeler « Parole de Dieu », l'une s'exprime par le texte, l'autre par la Création. Notez, tout de suite, que les cultures, dont nous parlons souvent, ne sont pas au premier plan. Ce sont des serviteurs de la Parole.

Ces révélations ont chacune une fonction différente. D'où notre approche « théomimétiste ». Il a fallu d'abord la Révélation par le texte biblique qui donne les indications pour être sauvé. Maintenant que nous avons exploré les questions de salut, c'est le moment de savoir comment on peut « habiter » ce salut en s'inspirant de la Création.

Comment vivre l'aspect systémique avec des deux Révélations?

(1) L’eau arrive par un tuyau dans le robinet, ça s’appelle ​l’effet-amplificateur​. C'est la Parole de Dieu.
(2) La soupape (le robinet) permet de réguler le flux, c’est ​l’effet-régulateur. Ce sont les différentes cultures.
(3) Le bec-verseur conditionne l’effet-retard, c’est-à-dire le temps qui s’écoule entre l’arrivée d’eau, le passage par la soupape et la sortie par le bec. Si la sortie est très loin de la soupape, par exemple lorsqu’on utilise un tuyau d’arrosage, le temps de sortie de l’eau va être plus long. Ce qui sort du robinet, c'est le bien que Dieu fait aux hommes grâce au travail des cultures et, bien sûr, à celui du Saint-Esprit.

Les cultures ne sont que des robinets.
Ce que Dieu va évaluer à la fin des temps, ce n'est pas nos cultures, nos interprétations du texte biblique, par exemple, mais le bien que nous aurons fait à nos prochains. Avons-nous ouvert notre « robinet » ou avons-nous tellement filtré, conditionné, « purifié», théologiquement parlant, l'eau de la Parole, qu'elle n'a pas été appréciée.

 

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Quelles réflexions, sur la nature divine, peut-on tirer de la Révélation de la Création?

par Henri et Martine Bacher

publié dans theologie intuitive , theologienumerique

La bouée c’est le texte révélé qui nous indique l’entrée dans le port. C’est l’histoire du salut. Cette histoire est lestée par la Création. Sans la création, la Bible flotterait d’une manière incohérente. Elle est enchâssée dans la création comme un diamant dans une bague. Le christianisme réformé ou évangélique s'est surtout focalisé sur la mise en valeur de l'action de la bouée. En réalité, ils ne savaient pas comment exploiter le potentiel de la Création.

Lorsqu'on parle du Dieu Créateur, on imagine, en fait, sa manière de créer comme si on posait un mot en forme d'image. Dieu a tout pensé d'avance. Il pense un concept et il fait écrire. Il inspire. Il voit toute la création déjà à l'avance. Il décide de créer le soleil et d'un clin d'oeil l'astre s'éclaire, comme si on appuie sur un interrupteur. Or, l'artiste créateur fonctionne d'une manière différente et nous pouvons nous en rendre compte, puisque nous sommes fait à l'image de Dieu. L'artiste créateur a toujours une idée dans la tête avant de commencer, mais cette idée évolue en cours de route et la plupart du temps, le résultat est très différent à l'arrivée.

Ici la cocotte finale est parti d'un bout de papier froissé. Sans l'affirmer avec certitudes, on pourrait imaginer que Dieu avec les astres, les plantes, les animaux a développé, tour à tour, des brouillons qui à chaque étape se sont améliorés. On sait aujourd'hui que les plantes peuvent communiquer entre elles. Les animaux ont des comportements de type humain comme l'attachement, la joie d'être avec son maître, la mémoire du maître ou de la maîtresse alors que l'animal les retrouve des mois après une séparation. Sans exagération on peut parler d'évolution à la Darwin, tout en n'adhérant pas forcément à l'idée que l'homme descend du singe. Mais en quoi ce serait tellement choquant que le brouillon ressemble à un singe? Là, où il faut être clair c'est que l'homme n'est pas un singe évolué et il y a eu un moment où le Créateur a décidé que son projet humain est arrivé à maturité. Quand? Le texte biblique ne le dit pas. Sauf qu'il parle d'un début dans le jardin d'Eden avec des êtres, non plus en évolution physique, intellectuelle, émotionnelle. L'homme n'est plus un brouillon, mais un être fait à l'image de Dieu.

Quelles sont les applications spirituelles à prendre en compte?
Le Créateur est un Dieu qui est tout le temps en mouvement comme son univers. Ce qui se retrouve aussi dans l'évangile. La vie humaine est un parcours où les humains partent de la stature du bébé à celui de l'homme d'âge mûr. Jésus demande de marcher dans son chemin: « Viens, suis-moi ». Il ne dit pas viens t'assoir dans mon école. Le Christ nous dit: « Allez dans le monde... ». La culture de l'écrit nous a rendu statique et nous fait voyager dans la pensée. Dans la culture du livre, penser c'est voyager dans sa tête, mais les gens aujourd'hui mettent beaucoup l'accent sur le sport, sur le mouvement, sur les voyages. Il y a des millions de migrants sur terre.

Dieu est multifacette, multiforme. La Trinité est un assemblage complexe, mais il a créé l'atome qui est en partie une composante simple, encore qu'on n'est pas allé très loin dans sa compréhension. La création nous montre que les choses partent en général d'un petit élément. Jésus parle d'une graine de moutarde pour parler de la croissance du Royaume des cieux. Une leçon essentielle, nous qui mettons dès le départ un important capital financier, un grand nombre de diplômés, pour lancer une grande œuvre. Nous sommes appelés à copier la Création pour implémenter notre spiritualité. Nous appelons ce processus théomimétisme.

La notion d'évolution est très importante. Nous avons beaucoup mis en avant, la conversion de l'apôtre Paul sur le chemin de Damas. C'est devenu, dans notre évangélisation, un modèle standard. On pourrait aussi partir de la graine de moutarde et proposer d'entrer dans un processus spirituel évolutif. Dieu a créé en nous des « brouillons » pour nous montrer à quoi pourrait ressembler notre vie remplie du Saint Esprit. Une expérience spirituelle faite dans un camp de jeunes, qui se perd en route, mais prend forme à l'âge adulte.

 

 

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Quelques idées de prédication et autres activités qui s'inspirent de la Révélation de la Création

par Henri Bacher

publié dans theologie intuitive , theologienumerique

Idées de prédications

C'est une idée de prédication qui prend comme exemple la naissance d'une reine d'abeilles.

Le vol en formation des oiseaux migrateurs pour parler de la communauté chrétienne.

 

Réflexions et analyses

Est-ce que la Bible est suffisante pour comprendre Dieu ?

En se basant sur une image géographique: les berges et le fleuve

Pour la culture numérique

 

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